nom • Wang.
prénoms • Ambrose Caelestis "Celeste".
âge • Dix-neuf ans.

sexe • Masculin.
orientation • Non déterminée.
né le • 2 janvier.

groupe • Hors-la-loi.
occupation • Étudiant – monnaye des services informatiques qui vont du nettoyage de virus à la piraterie.
statut social • Moyen.

lieu de naissance • Centre Machiarus.
lieu de résidence • District de Criid.

basics

physique • 178cm – brin – yeux en amandes, presque bridés – vêtu de noir ou de blanc ou d'un jean – oreilles percées, parfois ornées parfois non – tatoué dans le dos – se vernit parfois les ongles – porte rarement un chapeau – démarche raide – peu expressif – regard vague, souvent évitant – apparence souvent passe-partout, parfois excentrique

caractère • mal à l'aise en public – préfère rester discret – facilement anxieux – maladroit – accepte les surnoms – n'a strictement aucun sens du tact – est incapable de mentir, si ce n'est par omission – déteste qu'on déforme ses dires – dit les choses telles qu'elles le sont – si on lui demande son avis à propos d'une coupe de cheveux, il répondra sincèrement même si elle ne lui plaît pas – aime la compagnie d'une pincée de personnes, les groupes nombreux le mettant très mal à l'aise – éprouve des difficultés à comprendre les jeux de mots – utilise occasionnellement des métaphores très abstraites – parle sinon d'un langage très terre à terre constellé de quelques mots peu courants dans le langage parlé – peut être sarcastique sans vouloir blesser – ne méprise personne en particulier, davantage des groupes, des idées, etc. – est un ami fiable quoique différent – plutôt organisé, aime planifier ses journées – déteste les imprévus – est toujours concentré sur des détails au lieu de l'aspect général – rêveur, à la limite du délire – vierge et assez peu renseigné sur la sexualité – curieux sur des sujets précis – a du mal à se concentrer dans un environnement bruyant – a des goûts excentriques – manque cruellement d'empathie et peine à comprendre le fonctionnement des gens – possède peu de morale – mais respecte plus ou moins la loi car c'est ainsi qu'il a été élevé – adore résoudre les puzzles – pratique la peinture à l'aquarelle à même les murs de son appartement – est occasionnellement sujet à l'auto-mutilation – fasciné par le morbide – possède des connaissances, poussées ou non, en informatique, en anatomie, en chimie, en mécanique, en électronique, en astronomie, en lancer de couvert, en violoncelle, en piano, en guitare, en photographie – s'est déjà intéressé aux tickets de bus et sait les déchiffrer – collectionne les insectes, les plumes et les épingles à nourrice entre autres – aime l'eau et le monde marin mais sait à peine nager – possède une ouïe et un toucher extrêmement sensibles – n'est jamais allé à un concert ou en boîte à cause du monde et du bruit – souhaite connaître l'histoire de ces derniers siècles car fourmille de nombreuses questions à propos des conséquences d'Eve la bactérie – voudrait voir, entendre et toucher une femme pour de vrai

aime • croquer des fruits juteux et sentir le jus couler sur ses bras – le calme – les romans, notamment le fantastique, le fantasy et la sf – la science – la musique – le noir, le blanc, le bleu et le rouge – tripoter des objets – tenir quelqu'un par le pull plutôt que part la main, le bras ou l'épaule – dire la vérité – marcher pieds nus

n'aime pas • les imprévus – qu'on déforme sa vérité – ne pas avoir le choix, et ce sans raison valable – le fonctionnement de cette société actuelle – le tintement des blingblings – les grands bruits – qu'on lui fasse « bouh ! » - la foule, le brouhaha – être dans un groupe – être pris pour un idiot, un malade mental ou un surdoué – les flashs – les cris, notamment ceux des enfants capricieux

histoire • Pollen en suspension, pétales flottantes, soleil pâle, frottement des roues sur le goudron, papotage de trois adolescents surexcités à quelques mètres, une quarantaine de degrés sur la droite. Vent tiède, odeur de grillades, l'explosion d'une dispute au deuxième étage du bâtiment d'en face, le crissement d'un skate-board, le tintement d'une clochette à vélo, l'ombre d'un pigeon, un père qui tient son fils par la main, il a trop mis de déodorant...

Caelestis éternue.

Le feu piéton passe au vert, il met un pied sur la chaussée avant de s'arrêter net. Il tend la main et attrape le  pull du père qui s'immobilise à son tour pour le questionner ou l'attaquer verbalement. Mais il se fige quand la motocyclette grille le feu et lui passe devant en le frôlant, faisant sursauter l'enfant qui fait un bond en arrière, effrayé. Le jeune homme reprend alors sa marche, le regard évitant. Il se contente d'un signe de tête quand le père le remercie et marmonne un « De rien. » maladroit avant de s'éloigner.

Caelestis sort un mouchoir pour se moucher le plus discrètement possible.

Le trottoir est strié de taches blanches, mélanges de chewing-gums maintes fois piétinés et de fiente incrustée, tandis que quelques emballages et canettes viennent souligner le peu d'intérêt qu'ont les gens à maintenir les lieux dans une propreté correcte et agréable. Une douce chaleur sur la nuque, odeur de viennoiserie, une porte qui s'ouvre puis se ferme, les talons qui claquent sur une bouche d'égouts, tandis que la circulation générale plonge l'atmosphère dans une rumeur constante.

Caelestis range son mouchoir et passe une porte vitrée après avoir sonné.

Poussière en suspension malgré l'odeur d'un spray rafraîchissant, lino gris recouvrant le sol tandis que des tableaux d'art abstrait décorent les murs blancs quasiment à nus. Deux personnes assises. Les regarder quelques instants, bredouiller un salut puis s'asseoir à son tour à une distance raisonnable avant de vérifier l'heure. Cinq minutes d'avance. Un regard curieux qui scrute les chaises mal alignées et la pile de magazines  étalés sur la table basse au centre de la salle d'attente. Coup d'œil furtifs sur les gens, ils n'apprécient pas qu'on les étudient visuellement.

Caelestis soupire tout doucement pour ne pas qu'on l'entende.

Avec deux minutes de retard, un homme arrive enfin, le salut, lui sourit, l'invite à le suivre. Une poignée de mains sans conviction, trop de pas dans un trop long couloir, des tableaux sans intérêt puis une porte tout aussi blanche, immaculée. Derrière, un bureau. Des étagères remplies de dossiers, quelques livres épais. Un stylo plume de grande valeur sur le bureau-même ainsi qu'un écran tactile. L'homme baisse légèrement la lumière et diminue la climatisation avant de s'asseoir sur son fauteuil.

Caelestis s'assied à son tour, les épaules raidies.

— Alors, comment s'est passée ton premier mois ?
— Difficile. Les voisins sont bruyants. Les murs sont certes insonorisés mais les vibrations demeurent.
— Tu finiras par t'y faire. Cet appartement est le tien jusqu'à la fin de tes études. C'est ton cocon.
— Je sais. Je commence à m'y habituer. C'est mieux que l'institut. Mais la ville est fatigante, l'université davantage encore. J'ai vraiment l'impression de déranger tout le monde...
La conversation dure une demi-heure. Cela parle également finances, que le jeune homme devra gérer seul sous l'œil avisé de cet ancien psychologue devenu son tuteur.

Caelestis ressort tout en raideur.

Pollen en suspension, pétales flottantes, un chien aboie, aussitôt grondé par la voix autoritaire de son maître. Un crissement de pneus pourtant lointain provoque un sursaut. L'odeur nauséabonde d'une crotte fraîche sur laquelle quelqu'un a marché, laissant quelques empreintes de semelle à sa suite. Un passage piéton, l'ombre des immeubles. Un autre passage piéton, une voiture qui pile, le chauffeur l'insulte alors que le feu piéton était vert. Un air déconfit, des excuses bredouillées, accélération du pas jusqu'à l'arrêt de tram.

Caelestis contemple le morceau sanguinolent du pigeon écrasé sur les rails.

Montée dans l'engin, sortie de la carte d'abonnement. Il faut la plaquer sur le capteur et attendre le bip. Une fois fait, la ranger dans le porte-feuille avant de le glisser dans la poche de son jean, et se faufiler loin de la foule oppressante qui s'agglutine près des portes. Descente six arrêts soit treize minutes plus tard, cinq minutes de marche dans un dédale de rues avant de composer un code à l'entrée de la résidence. Deuxième étage, porte du fond. Claquement sec quand la clef tourne dans la serrure, pousser la porte, la refermer, la verrouiller.

Caelestis souffle enfin.

Un deux-pièces banal et peu personnalisé. Un cocon qui a vite su devenu rassurant pendant ce premier mois loin de l'institut de la campagne, près de la ville mais hors de ses rues bondées ou malfamées. Des adultes pour l'écouter et le guider, des professeurs pour lui donner des cours, d'autres adolescents diagnostiqués d'un Trouble Envahissant du Développement. Un malaise constant dans un univers qui ne lui convenait pas. Un désir d'être jugé comme quelqu'un de normal malgré ses difficultés. Désir enfin entendu à ses dix-neuf ans, tandis que la procédure dura encore plusieurs mois.

Caelestis n'est pas un malade.

Rangement du porte-feuille dans le deuxième tiroir de la commode de l'entrée avant de s'engager dans son trois-pièces. Vérification de l'état de l'aquarium avant de presser le bouton power une énorme unité centrale. De longues heures passées sur l'ordinateur, pause à 18h30 pour préparer le repas puis manger. Reprise des activités numériques masquées derrière une épaisse couche de protections telles que des réseaux pvn, des proxys, etc. Éteindre l'écran avant minuit mais laisser la machine allumée comme tous les soirs.

Caelestis se sent comme dans un bassin d'eau tiède, mais les atomes sont agencés autrement.

Les poissons nagent paresseusement dans leur contenant rectangulaire. Avant le coucher, une longue contemplation de l'aquarium pour se détendre. Un poisson crève alors la surface et nage jusqu'à lui, mettant en évidence les arêtes visibles de son corps sans écailles. Sa nageoire humide et froide vient effleurer la joue du jeune homme qui tend le bras pour attraper le mirage. Il l'observe alors entre ses mains avant de les refermer sur lui, brisant le fragile squelette dans un sinistre craquement. Un sourire solitaire.

Caelestis va peindre un peu les murs avant de se coucher.

Paillettes en suspension, écailles flottantes, rayons lunaires qui s’infiltrent par une fenêtre aux stores relevés. Odeur d'aquarelle, parfum d'encens, frottement d'un épais pinceau sur le mur lisse au papier peint déjà arraché. Ombres chinoises inquiétantes, danse langoureuse des flammes des bougies tandis qu'une douce lueur argentée éclaire les formes abstraites qui se superposent et finissent par former, très vaguement, la silhouette colorée d'un oiseau de chasse.

Caelestis en suspension, flottant entre ombre et lumière, éveil et rêve.

A PROPOS DE TOI • Je suis comme un ange tombé du ciel dans un monde qu'il ne connaît pas, sans l'innocence, sans les ailes, sans les yeux bleus, sans la peau laiteuse, sans les dents blanches, sans l'auréole, sans la sagesse... Le sang encombré de produits pharmaceutiques et, cette nuit, alcooliques à faible dose.
J'ai écrit l'intégralité de cette fiche entre 1h et 5h40 du matin le sang impur alors ne m'en voulez pas si elle est... ce qu'elle est.

& YOU ?